FAUX: L’oignon ne soigne pas les morsures de serpent

Selon l’Organisation mondiale de la santé, seul un sérum antivenimeux est efficace contre une morsure de serpent.

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Un post Facebook affirmant que l’oignon neutralise le venin de serpent est FAUX.

Le post, devenu viral dès publication, indique qu’il faut immédiatement donner trois bulbes d’oignons à une personne si cette dernière se fait mordre par un serpent et ce, avant de recourir à des soins médicaux. Le message explique que l’oignon neutralise le venin et que la personne vomira le venin. Il ajoute également que les oignons hachés peuvent aider à se débarrasser d’un serpent caché dans une maison.

Cependant, PesaCheck n’a pas trouvé un tel remède sur le site officiel de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ni sur les sites des centres antipoison.

Aucun médecin contacté par PesaCheck n’a non plus confirmé cette méthode de traitement. Les experts consultés par PesaCheck sont tous unanimes : en cas de morsure de serpent, il faut de toute urgence se rendre au centre de santé le plus proche. Ensuite, seul un personnel médical pourra déterminer la gravité de la morsure et administrer les soins adéquats.

Interpellé sur la question par PesaCheck, Tina Touré, médecin généraliste à l’hôpital Gaspard Camara de Dakar, dénonce ici l’une des nombreuses pratiques et idées reçues qui font prendre aux populations, de graves risques sanitaires et augmentent malheureusement, les statistiques.

« Au mieux, ces faux remèdes sont des placebos. Sinon, le plus souvent, ils aggravent l’état des patients ou créent d’autres problèmes sanitaires, parfois irréversibles », fait savoir l’intéressé.

L’OMS pour sa part souligne que seul un sérum antivenimeux est efficace contre une morsure de serpent; il ne faut donc pas boire une quelconque mixture. L’institution recommande aussi de ne surtout rien appliquer sur la morsure, ne pas sucer la morsure, l’inciser, ou y apposer un garrot car ce sont là, des pratiques qui aggravent les lésions. En revanche, conseille l’OMS, la victime ou son accompagnateur peuvent rapidement enlever les bagues, les bracelets, les ceintures, les chaussures serrantes et tout ce qui peut entraîner une compression si un œdème (gonflement) se développe.

Selon des informations publiées sur le site internet de l’OMS, bien qu’on ignore le nombre exact de morsures de serpents, on estime qu’elles concernent 5,4 millions de personnes chaque année et qu’il y a jusqu’à 2,7 millions de cas d’envenimement. L’OMS affirme également que chaque année, les morsures de serpents sont la cause de 81.000 à 138.000 décès au moins et d’environ 3 fois plus d’amputations et d’autres incapacités définitives.

Une morsure de serpent est alarmante si le serpent est venimeux, à l’exemple du crotale, du cobra royal, du mamba noir ou encore de la vipère des pyramides. Les morsures de serpents venimeux peuvent entraîner la mort, une paralysie pouvant bloquer la respiration, des troubles sanguins aboutissant à des hémorragies fatales, des insuffisances rénales irréversibles et des lésions tissulaires susceptibles de provoquer des incapacités définitives et l’amputation d’un membre.

PesaCheck a vérifié une publication partagée sur Facebook qui affirme que l’oignon neutralise le venin de serpent, et a trouvé que c’était FAUX.

Cette publication fait partie d’une série continue de vérifications des faits par PesaCheck, examinant du contenu marqué comme une désinformation potentielle sur Facebook et d’autres plateformes de médias sociaux.

En établissant un partenariat avec Facebook et des plateformes de médias sociaux similaires, les organisations tierces de vérification des faits comme PesaCheck aident à faire le tri entre les faits et la fiction. Nous faisons ceci en donnant au public, un aperçu plus profond et un contexte aux publications qu’il voit dans ses flux de médias sociaux.

Avez-vous repéré ce que vous pensez être une fausse information sur Facebook? Voici comment vous pouvez le signaler. Et voici plus d’informations sur la méthodologie de PesaCheck pour vérifier les contenus douteux.

Cette vérification de faits a été rédigée par la fact-checker Anne Nzouankeu et éditée par Collins Nabiswa, éditeur d’article à PesaCheck.

Cet article a été approuvé pour publication par le rédacteur en chef adjoint à PesaCheck, Bilal Taïrou.

PesaCheck est la première initiative de vérification des faits des finances publiques en Afrique. Il a été cofondé par Catherine Gicheru et Justin Arenstein et est incubé par le plus grand accélérateur de technologies civiques et de journalisme de données du continent: Code for Africa. Il vise à aider le public à séparer la réalité de la fiction dans les déclarations publiques sur les chiffres qui façonnent notre monde, avec un accent particulier sur les déclarations sur les finances publiques qui façonnent la prestation par le gouvernement des services publics liés aux objectifs de développement durable (ODD), tels que les soins de santé, le développement rural et l’accès à l’eau / à l’assainissement. PesaCheck teste également l’exactitude des reportages médiatiques. Pour en savoir plus sur le projet, visitez pesacheck.org.

PesaCheck est une initiative conjointe de Code for Africa, à travers son fonds InnovateAFRICA, avec un soutien de la Deutsche Welle Akademie, en partenariat avec une coalition de médias locaux africains et d’autres organisations civiques de surveillance.

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Are they lying? Kenya’s 1st fact-checking initiative verifies statements by public figures. A @Code4Kenya and @IBP_Kenya initiative, supported by @Code4Africa.